Ce 6 décembre 2023 paraissait, dans le journal Nature, un article décrivant le décalage du cadre de lecture de l’ARN messager qui survient lorsqu’on y insère des analogues de nucléotides.
Cette anomalie pourrait paraître sans gravité si elle résultait en un échec de la traduction en protéine mais en réalité, ce décalage, appelé en anglais frameshift, a pour conséquence, dans bon nombre de cas, la synthèse d’une protéine aléatoire, totalement différente de celle qui est prévue.
On se souviendra en effet que, pour des raisons de stabilité de l’ARN utilisé dans le processus de vaccination anti-Covid-19, certains composants de cet ARN synthétique ont été remplacés par des analogues.
On peut légitimement se demander comment les auteurs de cet article, sur base d’une telle constatation et sa publication dans Nature, peuvent se contenter de conclure qu’il faudra, à l’avenir, veiller à surveiller ces risques de frameshifting lors de la conception de futurs vaccins…
« Ces résultats sont particulièrement importants pour notre compréhension fondamentale de la façon dont la modification des ribonucléotides affecte la traduction de l’ARNm, et pour la conception et l’optimisation de futures thérapies basées sur l’ARNm afin d’éviter les erreurs de traduction qui peuvent diminuer l’efficacité ou augmenter la toxicité ».
Ils font ici allusion aux thérapies anti-cancer par ARN messager mais on ne peut évacuer la nécessité de prendre en compte cette observation dans le contexte des vaccinations, cela va de soi.
Plutôt que de marquer – une fois de plus – ma stupéfaction quant à la légèreté avec laquelle les autorités régulatrices ont failli à examiner en détail les caractéristiques de ces nouveaux vaccins et s’obstinent à s’en dispenser, je me contenterai de citer ici les commentaires de David M. Wiseman et al. dans une prépublication parue immédiatement après l’article de Nature et intitulée Ribosomal frameshifting and misreading of mRNA in COVID-19 vaccines produces “off-target” proteins and immune responses eliciting safety concerns: Comment on UK study by Mulroney et al. :
« La découverte que des protéines non intentionnelles peuvent être produites à la suite d’une vaccination est une raison suffisante pour que les autorités de réglementation procèdent à des évaluations complètes des risques de dommages passés ou futurs qui auraient pu en résulter. Étant donné que cette étude a été menée sous les auspices du gouvernement britannique, nous devons supposer que les autorités de réglementation, les fabricants et les agences de réglementation internationales du Royaume-Uni, y compris la FDA, ont été informés de ces données il y a de nombreux mois. Nous attendons qu’ils nous expliquent les mesures qu’ils ont prises pour déterminer pourquoi la formation de protéines non ciblées n’a pas été découverte plus tôt, les effets toxiques qu’elles ont pu causer et les mesures qu’ils ont prises pour prévenir les dommages à l’avenir et pour informer le public de ces résultats ».
Pour un exposé scientifique sur le remplacement des ribonucléotides et du frameshifting : https://jessicar.substack.com/p/that-substack-about-n1-methylpseudouridines (attention, c’est pointu, mais toutefois très clair si on possède des bases en biologie moléculaire).
Note ajoutée le 21/12/2023 :
Un commentaire sur ce sujet est paru ce jour dans la revue en ligne MediQuality qui n’est pas suspecte d’a priori défavorable aux vaccinations par ARN messager, commentaire intitulé « Les vaccins ARN sont-ils lost in translation ? ». L’analyse est excellente et met en garde contre le mécanisme de frameshifting pour tous les vaccins à ARN messager, quelle que soit leur cible, et recommande une grande vigilance à cet égard lors du développement de nouveaux vaccins.
Signe du temps, sans aucun argument scientifique, l’auteur anonyme se croît obligé de preciser : « Un effet hors-cible qui, s’il semble ne pas avoir eu d’impact pour les vaccins contre le Covid-19, pourrait en avoir avec les nombreux vaccins en cours de développement ». C’est faire fi des nombreux effets non désirés des vaccins à ARNm anti-COVID-19 dont les causes sont encore très imparfaitement identifiées…
Comment peut-on imaginer qu’un risque associé à la technique de fabrication de vaccins puisse disparaître dans le cas du vaccin anti-COVID-19, si ce n’est que celui-ci bénéficie d’un formidable biais d’absolution par principe…
Ouvertures immédiates / Immediate openings 
Peut-on expliquer par ce phénomène de « frameshifting » l’efficacité réduite de ces vaccins due à la production de protéines aléatoires au lieu de protéines spyke, et comme conséquence un faible taux des anticorps spécifiques?
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Cela ne me semble pas être un problème majeur. Le vrai problème est la production par les cellules de la personne vaccinée de diverses protéines aléatoires dont on ne sait ce qu’elles vont avoir comme interaction avec le système immunitaire, ni avec le reste du fonctionnement de l’organisme. Cela revient à injecter en intramusculaire des protéines inconnues qui vont circuler dans le sang et les fluides corporels.
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[…] Contrairement à l’ARN des vaccins actuels, l’ARN auto-amplificateur ne comprend pas pas d’analogues artificiels de nucléotides, ce qui lui évite de subir le phénomène de « frameshifting » déjà évoqué ici. […]
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Le 23 décembre 2023, Jean-Marc Sabatier (Dir. Rech. CNRS, France) publiait sur X une vidéo YouTube expliquant ceci par une animation. YouTube ayant très rapidement censuré ce document parfaitement scientifique, il a été republié sur Odyssée (https://x.com/sabatierjeanma1/status/1738844256796651614?s=46&t=u0V-ObXWdI6eNzGHjS4wJQ).
La biologie moléculaire est devenue gênante et le public doit en être protégé, apparemment. Ça en dit long à propos de la mainmise sur la communication, même s’il s’agit d’un exposé scientifique rigoureux dès lors que ça s’applique aux vaccins à ARNm.
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