Une fausse bonne idée

Un article de décembre 2021 dans ACS Chemical Neuroscience montrait que l’interaction entre la nucléoprotéine (NP) du SARS-CoV-2 et la synucléine alpha accélère la formation d’amyloïde dans le cerveau, ce qui favorise le développement de la maladie de Parkinson.
Il s’agit bien ici d’un effet du virus et non des vaccins puisque ces derniers utilisent exclusivement la protéine S.
Toutefois, cette observation doit déclencher l’alarme par rapport à l’intention annoncée de développer des vaccins à ARNm basés sur la protéine NP, une stratégie vaccinale dite “alternative” fondée sur la reconnaissance implicite de la dangerosité de la protéine S (spike) actuellement utilisée.

5 commentaires sur “Une fausse bonne idée

  1. Svetlana Roudyk

    Peut-on toujours extrapoler les résultats obtenus dans les tubes à essai ou en cultures cellulaires sur l’organisme dans son integralité?

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    1. Pas nécessairement, bien sûr. Mais l’interaction entre une molécule et une autre et non avec une troisième, même in vitro ou dans un modèle animal, apporte une information importante et, dans un contexte comme celui-ci, un avertissement qui ne peut absolument pas être négligé. Une telle observation, avant la période de circulation du SARS-CoV-2, aurait toujours conduit à une prudence extrême, voire même à l’abandon du développement du vaccin envisagé…

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  2. François Driay

    Bonjour,
    Merci infiniment pour vos éclairages.
    Une question :
    En quoi le fait d’utiliser cette autre protéine NP peut être interprété comme un abandon de la Spike, dans la mesure où les nouveaux « vaccins » ne concerneraient pas le SARS COV 2 ?
    Merci.

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    1. On parle bien de la protéine NP du virus SARS-CoV-2, et de rien d’autre.
      L’idée est donc de remplacer, dans le but d’immuniser, la protéine S (que nul n’envisagerait de remplacer si elle était irréprochable, vu que c’est la protéine qui émerge à la surface du virus, donc l’immunogène majeur) par une autre protéine (du virus également certes, mais interne et associée à l’ARN à l’intérieur du virus).
      Cette manœuvre reste donc strictement dirigée contre le virus SARS-CoV-2 et nul autre.
      Une telle réadaptation demande une mise au point coûteuse et complexe, qui ne peut être ne fût-ce qu’envisagée que si on reconnaît que la cible actuelle (S) pose problème.

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  3. Monsieur le Professeur,

    “Ces gens-là” apprendront-il jamais de leurs erreurs ?

    Dans le Manifeste du parti communiste (1848), Marx et Engels écrivaient quelque chose comme : “La société bourgeoise moderne ressemble au sorcier qui ne peut plus maîtriser les puissances infernales qu’il a lui-même créées”, allusion certaine à l’Apprenti sorcier de Goethe (à la fin du XVIIIe siècle !), qui avait oublié la formule magique pour arrêter son balai et décidé de fendre ce dernier en deux à l’aide d’une hache, avec pour conséquence que, rapidement, les deux morceaux s’animent et se remettent à la funeste tâche. Walt Disney en a fait un de ses plus mémorables dessins animés.

    Quel maître reviendrait aujourd’hui, plus de deux siècles après la leçon du “Sage de Weimar”, pour mettre un terme aux aventureuses prospections et endiguer l’inondation ? Avec des enjeux (financiers) pareils, il est fort à craindre qu’il ne se trouve aucun cacique suffisamment solide pour l’oser …

    Ne baissez pas les bras, évidemment : ce monde a plus besoin (par inclination romantique ?) de Don Quichotte qui réfléchissent que de Faust qui spéculent ; a fortiori quand les moulins à vent sont, comme cette fois, réellement des géants.

    Merci de votre persévérance, Cordialement.
    S. Pança

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