Pas si éphémère…

En ayant lu un article tout récent publié dans Nature NPJ Vaccines , on peut dire que, contrairement aux ARN messager naturels, celui des vaccins est remarquablement résistant.

Lorsqu’au début de 2021, lorsqu’on osait émettre une interrogation quant à la persistance éventuelle de l’ARN messager vaccinal dans le corps après vaccination, d’excellents collègues nous ridiculisaient publiquement en affirmant que tout bon biologiste devrait savoir que l’ARNm est une molécule extrêmement labile, détruite très rapidement par l’enzyme ribonucléase omniprésente dans nos organismes et qu’il était donc stupide de poser la question.

C’était sans compter avec l’astuce biochimique qui consiste à remplacer deux des ribonucléotides constitutifs de l’ARN par des analogues pour obtenir ce qu’on appelle un ARN modifié, résistant à l’enzyme destructrice.

On nous a tout d’abord affirmé que cette modification importante avait pour but de rendre l’ARN moins immunogène.

Aujourd’hui, force est de reconnaître que ce remplacement de constituants de l’ARN par des analogues fonctionnels visait surtout à stabiliser l’ARN, sans quoi même sa fonction de traduction en protéines n’aurait jamais eu le temps de s’accomplir. Actuellement, il est donc bien confirmé que « les vaccins à ARNm anti-Covid-19 persistent jusqu’à 30 jours après la vaccination et peuvent être détectés dans le cœur ».

Quel est le risque qu’une telle persistance, tout d’abord farouchement niée par les producteurs et les promoteurs des vaccins à ARNm, puisse provoquer des maladies ou des accidents cardio-vasculaires ? On n’en sait rien. Je renouvelle donc mon sempiternel avis de précaution lorsque des interrogations demeurent sans réponse.

Citons également les auteurs de l’article de Nature en question : « Les vaccins à ARNm persistent systématiquement jusqu’à 30 jours après la vaccination et peuvent être détectés dans le cœur. Étant donné que l’ARNm du vaccin anti-Covid-19 a été détecté dans le muscle cardiaque présentant des lésions de cicatrisation et que les effets ne sont pas clairs à l’heure actuelle, il pourrait être prudent d’envisager de retarder la vaccination à base de LNP (lipid nanoparticle) chez les patients ayant récemment subi un infarctus du myocarde ». C’est tiède, mais dans le contexte actuel, probablement courageux.

Krauson, A.J. et al. Duration of SARS-CoV-2 mRNA vaccine persistence and factors associated with cardiac involvement in recently vaccinated patients. Nature, npj Vaccines 8, 141 (2023).

Note ajoutée le 29/09/2023 :

Le Lancet a publié ce 19 septembre un article intitulé : « Biodistribution of mRNA COVID-19 vaccines in human breast milk » qui confirme la stabilité de l’ARNm à ribonucléotides modifiés des vaccins dans les fluides corporels et leur distribution dans les organes, y compris dans le lait maternel. Les conséquences, s’il y en a, ne sont pas connues mais la prudence s’impose quant à la vaccination des femmes en lactation.

5 commentaires sur “Pas si éphémère…

  1. Les auteurs de cet article de Nature sont une nouvelle fois TRÈS prudents : « Ce vaccin a très bien fonctionné ; il a évité un grand nombre de formes graves et de décès ; il a permis d’éviter 20 millions de morts, etc., etc. ». Et comme par bonheur, les atteintes du myocarde relevées « devaient dater d’avant la vaccination » et ce n’est donc pas le vaccin qui est en cause (mais ils sont quand même tous morts dans les 30 jours de la vaccination dont, certains, de problèmes cardiaques !).
    Les auteurs indiquent qu’il POURRAIT être ‘plus prudent’ de “retarder” la vaccination des “patients ayant récemment subi un infarctus du myocarde” ? C’est tiède, en effet. Je suis sans aucun doute trop radical mais, à la lecture du reste, j’aurais volontiers conclu – un peu comme les chercheurs australiens dont vous aviez récemment évoqué l’étude – qu’il serait plus prudent de ne plus vacciner PERSONNE avec un bazar pareil !
    D’accord, en disant ça, les auteurs n’auraient jamais été publiés …
    Quoi qu’il en soit, j’ai gloussé à la lecture de cette cocasserie, relevée dans le chapitre « Résultats » : “All three of these patients had been vaccinated with BNT162b2 within 30 days of death”, ce qui se traduit a priori par « Ces trois patients avaient été vaccinés avec BNT162b2 dans les 30 jours suivant leur décès ».
    La vaccinolâtrie serait-elle allée jusqu’à … faire vacciner des morts ?

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  2. Arnaud

    Bonjour Pr Rentier,

    Je vous remercie pour ces informations.

    Au vu de ceci et des informations expliquées dans votre précédent post concernant la Spike, j’aurai la question suivante :

    Existe-t-il actuellement des articles comparant la durée moyenne d’une infection par SARS-COV-2 à la durée moyenne de persistance de la Spike vaccinale dans le corps ?

    Encore merci pour votre travail,

    Bien à vous.

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    1. Je n’ai pas la réponse precise…
      La durée moyenne de la maladie symptomatique COVID-19 varie en fonction de la gravité de la maladie et d’une personne à l’autre. Un cas bénin de COVID-19 dure généralement une à deux semaines
      (https://www.hopkinsmedicine.org/health/conditions-and-diseases/coronavirus/diagnosed-with-covid-19-what-to-expect). Des études indiquent que la durée moyenne de la contagiosité est de 5 jours (https://www.imperial.ac.uk/news/239213/realworld-study-details-average-duration-infectiousness/) avec, en moyenne, une résolution des symptômes en 7 jours, avec un minimum de deux jours et un maximum de soixante-huit jours (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/lim2.46).
      La durée moyenne de la COVID symptomatique serait donc plus courte que celle de la persistance de spike dans le corps. Toutefois, on observe une très grande variabilité d’individu à individu, tant pour la COVID que pour spike en liberté…

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      1. Arnaud

        Pr Rentier,

        Je vous remercie pour votre réponse.

        Il y a un élément que je n’arrive pas à comprendre. A partir du moment où une part de la pathologie COVID est due à la Spike et que la Spike « vaccinale » semble induire les mêmes effets néfastes que la Spike portée par le virus, mais encore que l’ARN vaccinal reste détectable au moins 30 j après vaccination, notamment au niveau du coeur, injecter cet ARN ne revient-il pas en partie à « augmenter » les dégâts qui auraient pu être causés par le virus lui-même ?

        Autrement dit, qu’est-ce qui justifie que l’on maintienne ce type de vaccination à précurseurs génétiques codant pour la Spike, vu les effets néfastes de cette dernière ? Mise-t-on sur un mécanisme immunitaire qui bloquerait davantage les effets néfastes de la Spike vaccinale par rapport à la Spike virale ?

        Bien à vous,

        Arnaud.

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      2. Vous posez les mêmes questions que moi.

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